Le déni de soi : Évitement expérimentiel et dissociation

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Rentrez chez soi

Sur un plan existentiel, le stress toxique peut amener l’individu à dénier une partie de lui-même qui pourrait éventuellement se manifester de façon pathologique. La perte du contact avec une certaine partie de soi-même, notamment liée au fait d’avoir appris à réprimer ses émotions et ses souvenirs, fait partie de ces conséquences. Plusieurs d’entre nous sont très douésà mettre de côté une partie de nous-mêmes ; nous pouvons avoir le sentiment que nos désirs, nos besoins et nos émotions ne sont pas dignes d’être reconnus et entendus.  Ainsi, nous pouvons faire de grands efforts pour dénier une partie de soi-même afin de satisfaire les attentes de l’entourage.

Cette déconnexion d’une partie de sa propre expérience peut avoir pour effet un sentiment de vide et d’ennui persistant qui pourra se développer sous la forme de troubles de santé mentale spécifique (trouble de l’humeur, trouble de personnalité, trouble de l’utilisation des substances, etc.).

Dans le même ordre d’idées, différents mécanismes de défense basés sur le déni de soi peuvent être et mis en place pour composer avec l’intolérable intensité émotionnelle qui accompagne les blessures de la vie. Lorsque notre propredevient insoutenable, nous développons un ensemble de stratégies d’évitement qui modifient notre rapport à nous-mêmes en diminuant la conscience ou l’attention que nous portons à notre expérience par des tentatives de distraction, de perte de sensibilité ou encore en tentant de générer des expériences opposées à sa souffrance et incompatibles avec celle-ci.

Bien qu’elles puissent sembler utiles et bénéfiques à court terme pour faire face à l’adversité, les stratégies liées au déni de soi peuvent avoir pour effet d’augmenter et prolonger la souffrance en compromettant gravement la santé psychologique et physique des individus, notamment puisque les blessures enfouies ne peuvent pas être traitées et intégrées et qu’ainsi l’équilibre psychologique ne peut pas être rétabli.

Notons aussi que les efforts consacrés à éviter l’intrusion d’expériences traumatiques (souvenirs, pensées, sensations, pulsions, etc.) représentent une dépense d’énergie importante qui risque d’avoir des conséquences sur la santé physique et psychologique et d’entraver significativement le développement d’un individu, notamment sur le plan relationnel et social.

 Le fait d’être d’apprendre à être accueillant et bienveillant envers votre propre vulnérabilité, notamment lors des rencontres de thérapie, peut encourager une rencontre avec vous-même et vous permettre progressivement de sortir du cercle vicieux du déni de soi.

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